Les récentes modifications apportées à la législation portugaise surle logement local ont introduit des règles plus strictes, avec un impact significatif sur les copropriétaires et sur la façon dont ils peuvent gérer ou s'opposer aux entreprises de location à court terme dans leurs immeubles. |
Par Eva Krauland le 16 septembre 2024 - 3-4 minutes de lecture. Les nouvelles mesures, annoncées par le gouvernement du Premier ministre Luís Montenegro, visent à équilibrer les intérêts des différentes parties prenantes, notamment les propriétaires, les investisseurs et les demandeurs de logement, tout en répondant aux préoccupations des résidents des copropriétés. Changements Fondamentaux du Cadre Juridique L'un des changements les plus significatifs est la modification de la manière dont les copropriétaires peuvent s'opposer à un logement local. Auparavant, une majorité des deux tiers des propriétaires d'un condominium pouvait voter l'interdiction des activités de logement local. Toutefois, avec les nouvelles règles, ce processus est devenu plus difficile. Les assemblées de copropriétaires doivent désormais obtenir une majorité des deux tiers représentant le pourcentage global des propriétaires de l'immeuble pour réussir à interdire les activités des AL. En outre, cette interdiction ne s'appliquera qu'aux futures demandes d'enregistrement d'AL soumises après la décision de la copropriété. Les activités existantes ne sont pas affectées par les nouvelles interdictions, ce qui assure une plus grande stabilité aux opérateurs actuels. En outre, pour que l'interdiction soit prise en considération, les copropriétaires doivent apporter la preuve de perturbations répétées ou d'actions qui perturbent de manière significative l'utilisation quotidienne de l'immeuble. Si de telles preuves sont présentées, la demande d'interdiction des AL doit être soumise au maire local, qui aura le dernier mot. La décision du maire peut consister à inviter toutes les parties à trouver un accord, plutôt que d'ordonner la cessation immédiate de l'activité des AL. Abrogation de Mesures Antérieures La nouvelle réglementation abroge également plusieurs mesures controversées introduites par le précédent gouvernement socialiste. En particulier, l'impôt foncier extraordinaire sur les établissements des AL, au taux de 15 %, qui avait été largement critiqué, a été abrogé. Cette abrogation est rétroactive au 31 décembre 2023, offrant ainsi un allègement financier aux propriétaires de biens immobiliers impliqués dans la Al. En outre, le coefficient d'âge qui s'appliquait aux logements locaux aux fins de l'évaluation de l'impôt foncier municipal (IMI) a également été supprimé. Ce changement simplifie les obligations fiscales des opérateurs de logement local et pourrait encourager l'investissement dans ce secteur. Introduction d'un Médiateur pour le Logement Local Un autre élément clé de la nouvelle loi est la création d'une fonction de médiateur dans les municipalités. Ce médiateur aidera à gérer les litiges entre les résidents, les exploitants d' AL et les propriétaires de condominiums. Bien que l'introduction d'un médiateur soit actuellement facultative pour les municipalités, elle a été accueillie favorablement par des groupes du secteur, tels que l'Association portugaise des sociétés de gestion et d'administration des condominiums (APEGAC). Ces associations affirment que dans les zones à forte concentration de sociétés AL, l'existence d'un médiateur obligatoire pourrait être bénéfique pour résoudre les conflits de manière efficace et équitable. Impact sur les Propriétaires et le Marché Immobilier Ces changements reflètent la stratégie plus large du gouvernement de décentraliser la prise de décision et d'adapter les réglementations aux contextes locaux, en veillant à ce que les besoins spécifiques et la dynamique de chaque zone soient pris en compte. En transférant le pouvoir aux conseils locaux et en créant des mécanismes de médiation, le gouvernement vise à créer une approche plus équilibrée qui respecte les droits des opérateurs AL et les préoccupations des résidents. En outre, la loi introduit des incitations fiscales pour les propriétaires. Les plus-values résultant de la vente d'un bien immobilier qui sont réinvesties dans l'achat d'une résidence permanente seront désormais exonérées de l'IRS, ce qui constitue une incitation financière pour les personnes qui investissent dans un logement stable. En outre, les travailleurs qui déménagent à plus de 100 kilomètres de leur résidence actuelle peuvent déduire le coût de leur nouveau loyer de leur revenu imposable, ce qui allège la charge financière liée à un déménagement pour des raisons professionnelles. Conclusion Les nouvelles lois modifient considérablement la manière dont le logement local est réglementé au Portugal. En rendant plus difficile l'opposition des copropriétés à l 'AL et en abrogeant des taxes controversées, le gouvernement tente d'équilibrer les intérêts de toutes les parties concernées, tout en veillant à ce que les besoins locaux soient satisfaits. L'introduction d'un rôle de médiateur et le retour du pouvoir de décision aux conseils locaux sont des étapes vers une approche plus localisée et différenciée de la gestion de l'impact de l'AL sur les communautés. Il est essentiel de comprendre ces changements pour que les propriétaires, les investisseurs et les résidents puissent naviguer dans le paysage changeant du logement local au Portugal.
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